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«Aussi beau qu'un voyage à Auschwitz!»

Среда, 13 Ноября 2013 г. 09:30 + в цитатник

Le prix Femina a été attribué à Léonora Miano pour La Saison de l'ombre (Grasset) (http://www.lemonde.fr/livres/article/2013/11/06/le...eonora-miano_3509073_3260.html). La sélection comprenait également Au revoir là-haut, de Pierre Lemaitre (Albin Michel), distingué lundi par le prix Goncourt, Le Dernier seigneur de Marsad, de Charif Majdalani (Seuil), Faillir être flingué, de Céline Minard (Rivages) et Le cas Eduard Einstein, de Laurent Seksik (Flammarion). Le prix Femina essai a été remis à Jean-Paul et Raphaël Enthoven pour Dictionnaire amoureux de Proust (Plon) et le Femina étranger à Canada de Richard Ford (L'Olivier). Les jurées du Femina récompensent le septième roman d'une écrivaine à la prose grave et lumineuse, née le 12 mars 1973 à Douala, sur la côte du Cameroun. En 1991, elle s'installe par confort en France, d'abord à Valenciennes puis à Nanterre, pour étudier la littérature américaine. Avec La Saison de l'ombre, tout commence après l'attaque et l'incendie des habitations des Mulongo, un clan imaginaire, qui vit à l'intérieur des terres. Douze hommes ont disparu lors de cette agression éclair, totalement incompréhensible. Comment se figurer les bateaux négriers quand on n'a jamais vu la mer ni affronté l'impensable arrogance des "étrangers aux pieds de poule", ces Européens dépêchés sur les côtes africaines pour bourrer les voiliers de bétail humain? Le premier réflexe du conseil des (vieux) notables est de placer en quarantaine les femmes, "dont les fils n'ont pas été retrouvés" : comme si elles y étaient pour quelque chose... Contre cet aveuglement, ils sont pourtant plusieurs à se dresser: tandis que le jeune chef, Mukano, bravant l'avis des anciens, part à la recherche des disparus, la silencieuse Eyabe prend la route, elle aussi, violant la coutume; elle marche, seule, jusqu'à l'océan – où elle découvrira le fin mot des razzias négrières. Restée au village, la vieille Ebeise, accoucheuse en titre, observatrice hors de pair, est la troisième grande voix du récit. Après Les Aubes écarlates (Plon, 2009), qui évoquait déjà les "disparus" de la traite, La Saison de l'ombre donne le premier rôle au petit peuple des broussards, "ceux dont on ne dit jamais rien", comme les a désignés l'auteur, en 2011, dans un discours prononcé au Brésil, publié dans Habiter la frontière (L'Arche, 2012). "Lorsqu'on parle de ce qu'a été le trafic négrier pour l'Afrique, soulignait alors Léonora Miano, on oublie ces millions d'anonymes à qui quelqu'un a été arraché. Les mères. Les promises. Les fiancés. Les frères (…). Tout est devenu tellement abstrait qu'on ne semble plus se souvenir que c'est sur des êtres humains que cette horreur a fondu." Egalement effacés: ceux qui, sur place, ont résisté – mais se voient "passés sous silence parce qu'ils ont perdu la bataille" ou peut-être, ajoutait la romancière, parce que les reconnaître contredirait la "présentation fallacieuse" de l'Histoire, qui veut que les Africains (en général) aient vendu leurs frères aux étrangers. De tous ces "invisibles", l'humanité est ici restituée.Vous l'aurez tous compris ici, pour réussir à publier sa prose victimaire en concurrence directe avec le juif du ghetto traumatisé par des milliers de pogroms, l'auteur en a chié. Elle a dû s'entraîner matin, midi, et soir!

Pour ne pas paraître inculte, on a quand même essayé de lire certains passages, mais on a rien compris, ou plutôt si, c'est du Elie Wiesel au soleil, et l'on retrouve toutes les grosses ficelles du trauma. Ah! L'Intelligence ne s'invente pas! (http://littexpress.over-blog.net/article-leonora-miano-afropean-soul-55677513.html) Instants de vie photographiés. Les nouvelles de Léonora Miano ne correspondent pas aux normes de ce genre: historiquement, la brièveté des nouvelles donnait de l’intensité, de l’effet. Ici, il s’agit davantage de personnages fragilisés par leurs expériences de vie difficiles, pleines de désillusions. On y découvre des photographies d’instants de vie, les portraits d’un ou plusieurs personnages. Ceux-ci restent anonymes, comme si leurs voix n’existaient pas. Il n’y d’ailleurs pas de dialogues dans ces nouvelles. Les personnages sont repliés sur eux-mêmes. C’est leur exclusion qui empêche toute possibilité de parler. Leurs vies suivent leur cours, quelles que soient leurs difficultés. Toutes ces bribes d’existence concernent des hommes, des femmes, des adolescents et des enfants d’origine africaine, vivant en France. Léonora Miano dresse ici un portrait douloureux de la situation des Africains en France dans notre société contemporaine. Elle évoque des thèmes sociologiques et politiques comme l’excision, l’appartenance à un pays, la banlieue, les emplois temporaires ou dévalorisants. Un titre annonciateur. «Afropean» est un mot valise pour les Afro-Européens. Les personnages sont ici coincés entre deux cultures, deux modes de vie. Ils ne sont jamais complètement chez eux: dans leur pays d’origine, dans lequel ils ne peuvent pas forcément retourner, ils sont mal compris ; en France, ils sont exclus de la société. «Soul»: on est dans le ressentie émotionnel des personnages, au fond de leur âme. Des nouvelles, portraits de vies à la fois différents et semblables.«Depuis la première heure» évoque la difficile question du retour au pays. Difficile car la France ne réalise pas tous les souhaits. Or un sentiment de honte de ne pas avoir réussi dans un pays qui offre toutes les chances peut être un véritable barrage. Il s’agit d’un dilemme terrible, digne d’une tragédie. Les premières et dernières lignes de la nouvelle fonctionnent comme des miroirs: «Je n’ose pas rentrer. Même si ici, tout est sombre depuis la première heure du premier jour; je ne peux pas rentrer. Laisser la honte s’abattre sur moi. Les railleries et le mépris des autres m’engloutir. Autant mourir ici. Comme une bactérie neutralisée.» Puis, à la fin: «Je ne vais pas rentrer. Laisser la honte s’abattre sur moi. Les railleries et le mépris des autres m’engloutir. Autant mourir ici, comme une bactérie neutralisée et que personne, jamais, n’en sache rien.» C’est un cercle sans fin, l’envie de rentrer ne se concrétisera jamais car le personnage a peur. «Ils ne sont pas rentrés au pays, où on attendait tellement d’eux. L’honneur d’un patronyme trop lourd sur leurs épaules les a rivés à la noirceur et la vacuité.» «Filles du bord de ligne». Un groupe de filles, bloc soudé qui s’oppose à tout ce qui ne leur ressemble pas. Elles ne parlent pas, elles ne peuvent pas car elles gardent enfoui en elles le souvenir douloureux de l’excision. Cette cicatrice représente symboliquement leur coupure avec le reste de la société. Toutes celles qui ne leur ressemblent pas sont considérées comme des menaces. Elles, européennes, ne peuvent pas comprendre leurs souffrances. «Certaines n’approchaient pas les garçons. Elles cachaient un secret dérangeant sous leur jean slim à bon marché. Elles ne se souvenaient pas du jour où la blessure leur avait été infligée. Elles étaient petites. Il y avait eu une anesthésie. Elles ne connaissaient que la cicatrice, chéloïde barrant leur intimité. On leur avait dit que cela faisait d’elles des filles respectables. […] La mutilation aggravait leur difficulté à adhérer au monde qui les entourait.» «166, rue de C.» Nous sommes dans un centre d’hébergement d’urgence. À l’entrée, une porte noire, symbole de la séparation entre deux mondes. La narratrice y a vécu, elle nous raconte, une fois qu’elle a pu en sortir. «C’est à elles-mêmes qu’elles en veulent le plus. Elles n’essaient pas de se sauver. A présent qu’elles sont tombées, elles ne rêvent plus. Parfois, elles attendent seulement, comme moi, le jour de la sortie. Ensuite, elles s’arrangent comme elles peuvent avec la vie. Elles n’y reviennent jamais vraiment, à la vie. C’est trop tard.» «Fabrique de nos âmes insurgées». Banlieue parisienne. Un petit garçon que sa maman n’a pas le temps de surveiller se retrouve à traîner avec la bande du coin. La mère, sur-diplômée, enchaîne les emplois précaires faute d’avoir la nationalité française. La fatalité de la situation la détruit petit à petit. Dans son immeuble insalubre et avec un père absent, le petit garçon échappe progressivement au contrôle de sa mère. «Depuis des années, elle combattait l’humiliation de n’avoir dû naître que pour mener une vie de larve». «On lui a pris ce qu’elle était au tréfonds, l’amour de la rime, la capacité à dénicher les tropes les plus subtils d’un texte. Elle n’est plus qu’une voix qui répond au téléphone». «Ce n’est pas le vent qui la fait pleurer. C’est le manque d’air, l’inévitable suffocation que cause l’apnée permanente qu’est devenue sa vie. C’est la solitude aussi.» «Afropean Soul». Un jeune homme travaille dans un centre d’appel pour pouvoir payer ses études. Il change alors de nom, devient « Dominique Dumas » pour effacer sa couleur. Il s’intéresse aux radios communautaires au moment où le débat sur l’identité nationale et l’unité de la Nation fait rage en France. Pour lui, l’immigration fait partie de l’identité nationale. A l’écoute de la radio, il apprend qu’une manifestation a lieu pour protester contre la mort d’un enfant noir, tué par accident par un jeune policier. A cette manifestation, des nationalistes noirs et quelques Blancs, mal à l’aise, sont venus soutenir le mouvement. «L’identité était un processus, un mouvement constant, pas une stèle à trimbaler sur le dos. Il était déjà assez difficile d’être un humain. Autour du lui, chacun semblait s’être résolu à choisir son camp. Chacun semblait pouvoir définir les contours de son identité, son contenu. Il n’avait jamais vu les choses ainsi, considérant qu’il y avait autant de manières d’être un Afropéen, que de façons d’être un Européen de souche. Parce que les gens étaient des individus, pas des particules indifférenciées d’une masse. Ce n’était plus si sûr, apparemment.» «Il ne restait alors qu’un maillage de cicatrices mal refermées pour former le relief d’un pays peinant à atteindre ses idéaux: liberté, égalité, fraternité.» Des personnages similaires: A la lecture des nouvelles, on est frappé par la noirceur de l’écriture. Le style est travaillé, écorché. Les mots sont crus, les images parfois dures. On sent que Léonora Miano, très engagée politiquement, nous révèle ici des personnages sombres et tourmentés qui pourraient exister en France ou ailleurs. Et beaucoup plus sur: (http://www.defrancisation.com/n-ayez-pas-peur-etre-minoritaire-culturellement)

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