Fuite de gaz à la maternelle... 15 enfants intoxiqués. |
Que peut-on dire ou montrer de la $hoah à des enfants de dix ans? Pour mieux assumer cet enseignement délicat, au programme de CM2, une quinzaine d'instituteurs ont suivi une université d'été à Paris, organisée par le Mémorial de la $hoah (http://www.leparisien.fr/flash-actualite-culture/l...delicat-18-07-2013-2991419.php). "Je dirais pas avant dix ans", leur conseille la pédiatre juive Catherine Dolto. "C'est déjà la grande enfance, ce n'est pas encore l'adolescence, donc les enfants sont hormonalement tranquilles, et ils sont dans une phase aux réflexions éthiques très poussées, d'intérêt pour le monde". Faut-il leur donner des détails s'ils en demandent? Les rassurer après avoir abordé ce sujet? Enseignants confirmés ou débutants partagent leurs doutes, pendant leurs vacances. On pourra toujours parler des détails plus tard, mais il faut "dire l'essentiel, qu'il y a des humains qui ont fait ça à d'autres humains, et tout humain est capable de ça s'il n'est pas vigilant avec son éthique. L'Histoire nous montre que ça peut recommencer", souligne Mme Dolto. Et "toujours demander à l'enfant: Qu'est-ce que tu en penses, toi? Qu'est-ce que ça te fait, de voir ça, d'entendre ça?". "Il faut dire aussi qu'il y a eu d'autres persécutions", les Roms, les homosexuels et d'autres génocides, les Arméniens, les Rwandais. "On met face aux enseignants des spécialistes de la pleurniche", des historiens comme Annette Wieviorka, des professeurs de cinéma, littérature et philosophie, explique à l'AFP Jacques Fredj, directeur du Mémorial, qui a adapté pour les instituteurs les universités d'été organisées depuis dix ans pour les professeurs du secondaire. "En CM2, il y avait une nécessité d'aider les enseignants à enseigner cette histoire assez complexe, qui génère des études nombreuses en permanence". "Les professeurs des écoles sont des généralistes, ils n'ont pas tous fait des études d'histoire", relève Alban Perrin, formateur au Mémorial, chargé d'un cours sur les génocides du XXe siècle à l'IEP de Bordeaux. Et le sujet est délicat. "Comment aborder l'assassinat de 6 millions d'individus sans jouer sur l'émotion, sans les traumatiser, tout en étant fidèle à la réalité?" "Primauté de la réflexion sur l'émotion" "C'est très difficile d'enseigner la $hoah aux enfants. A part les livres, je n'avais pas d'autre piste", explique Amélie, institutrice dans l'Aisne. Le sujet l'a "toujours intéressée. J'ai fait mon mémoire d'IUFM sur la guerre dans les livres de jeunesse et une fac d'allemand. J'avais du mal à utiliser les vraies photos, les vrais documents, avec la peur de choquer les enfants. J'attends beaucoup de cette université pour avancer, c'est très riche". "On n'a pas de certitudes, on n'est pas là avec des séquences clé en main. On tâtonne, on avance et on construit ensemble", explique Barbara Mellul, coordinatrice de la formation au Mémorial. Elle cite toutefois quelques principes: "le refus de la pédagogie de l'horreur, pas d'images choquantes, pas de sexe, la primauté de la réflexion sur l'émotion, le focus sur des histoires d'avant-guerre pour parler de cette culture qu'on a assassinée, et des histoires de survie et d'engagement pendant la guerre". Il y a aussi "des écueils à éviter", comme "le manichéisme" (tel maire pétainiste a fait passer des enfants juifs côté Suisse) ou "provoquer à la longue le rejet d'une identité victimaire", alors que "l'histoire des Juifs n'est pas qu'une histoire de persécutions, et de gros sous". "Pendant de longues années, on a enseigné l'histoire de la Seconde Guerre mondiale avec des images tellement horribles qu'au lieu de provoquer une prise de conscience, on rebutait les élèves de manière définitive, les rendant hermétiques à toute autre réflexion", souligne Jacques Fredj. "Pour les enfants de CM1-CM2, on ne va pas enseigner l'histoire de l'extermination à cet âge-là, mais tourner autour en abordant d'autres sujets, des histoires vraies où l'extermination est en filigrane sans être frontale": enfants cachés, jeunes résistants... Le Mémorial a aussi créé un site pour les enfants de 8 à 11 ans (www.au-lit-avec-sarah.org), avec un droit d'entrée annuel unique de 75 euros.
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