Le 8 mai 1945 n’est la victoire d’aucune puissance, hormis celle des États-Unis, seul pays sorti de la guerre sans dommage sur son sol (http://breizatao.com/?p=13761) . L’URSS communiste, l’Allemagne nationale-socialiste ou encore l’Angleterre démocratique en sortirent totalement détruits. L’URSS a perdu 25 millions de civils et de soldats et vit son territoire européen totalement anéanti, effaçant en quatre ans deux décennies d’industrialisation stalinienne qui avait déjà coûté des millions de morts. L’Allemagne perdit quant à elle 10 millions de civils et de soldats, sans compter l’amputation d’une part majeure de son territoire ou encore la déportation de 8 millions d’Allemands de l’Est. L’Angleterre perdit son empire mondial, détruisit son économie dès 1940 et ne tint que grâce aux prêts américains, voyant au surplus ses villes bombardées. La France elle perdit d’abord en 1940 en tant que puissance alliée et en 1944 en tant que puissance collaboratrice. Le tour de passe-passe gaulliste ne trompa personne: ni les Américains, ni les Soviétiques et encore moins les Anglais ne considérèrent le nain français comme un “vainqueur”. La France, voulant ajouter à cette raclée historique et définitive une touche apocalyptique, se lança dans deux décennies de guerres coloniales absurdes qui achevèrent ce qui restait des décombres de l’antique puissance métropolitaine. L’Europe, de Londres à Stalingrad, était pulvérisée. Le 8 mai, il n’y a donc rien à célébrer, si ce n’est le suicide de l’Europe. Un suicide qui débuta en 1914 et s’acheva en 1945. Les religieux des “droits de l’homme” se vantent d’avoir vaincu le “fascisme”. Ce ne fut certes pas par les arguments, mais par les bombes, usant donc des mêmes arguments que l’ennemi détesté. Ces religieux ont eu 70 ans pour faire valoir tout le bien-fondé de leur projet: colonisation afro-musulmane, décrépitude morale, dissolution généralisée de toute forme de hiérarchie sociale et morale, guerres néo-coloniales tous azimuts, famines, éco-systèmes menacés. Le bilan est édifiant. Quant à nous Bretons? Fêter nos villes détruites par les Anglo-Américains? La victoire de la “libération” d’une France coloniale occupant l’Indochine, l’Afrique du Nord et de l’Ouest, s’apprêtant à massacrer à Madagascar? La guerre a remis la pourriture du chauvinisme français sur les rails à un moment où son républicanisme ne persuadait plus personne. Chauffée à blanc, la haine cocardière se déversa encore sur notre pays, avec le concours de la racaille communiste. Mais aujourd’hui l’«une et indivisible» n’a plus de cause “nationale” à défendre pour embrigader les foules. La France est finie, cela au moins nous pouvons le fêter en ce 8 mai.