Article de Léo Saint-Clair |
Après le résultat des dernières élections présidentielles, Alain Soral marquait sa déception en apprenant que, malgré tous ses efforts pour amener au marinisme un nouvel électorat issu de l’immigration et des banlieues, 90 % des Maghrébins, majoritairement arabo-musulmans, avaient voté François Hollande et plébiscitaient le Parti socialiste plutôt que le Front national. Certes, Marine Le Pen ne lui avait pas toujours facilité la tâche, et encore moins son entourage immédiat, mais Soral croyait-il sérieusement que des Français de papier, restés dans l’ensemble étrangers au destin de leur pays d’accueil allaient faire un choix politique aussi inattendu? Après tout, l’économie parallèle et les trafics dans les banlieues s’accommodent très bien des allocations familiales et du R.S.A. Les performances antisionistes du président d’Egalité et Réconciliation ne pouvaient tout de même pas à elles seules entraîner toute une jeunesse à renoncer à leurs privilèges de néobarbares adeptes du capitalisme sauvage. Le P.S., au moins, ferme les yeux sur certaines pratiques et laisse le Qatar investir dans les cités. Que demande le peuple? Des populations allogènes, lorsqu’elles disposent du droit de vote et en usent, favorisent nécessairement le régime en place qui les protège et les flatte par clientélisme électoral. Elles méprisent nos dirigeants autant peut-être que les nationaux mais, pour d’autres raisons au demeurant, elles les maintiennent et les maintiendront au pouvoir aussi longtemps que les associations antiracistes liées au système bipartite défendront ou paraîtront défendre leurs intérêts. Le soutien aux Palestiniens n’est souvent qu’une posture rebelle permettant aux cailleras de s’identifier à des résistants, mais ne va pas jusqu’à l’engagement politique et au militantisme. Il y a bien quelques exceptions mais elles confirment la règle… Sinon, Hollande ne serait pas à l’Elysée. Pourtant, depuis peu, des leaders musulmans avec carte d’identité française en poche et bardés de diplômes, purs produits de la discrimination positive, évoluent dans l’entourage d’Alain Soral et du Front national. Ils ont commencé à apparaître au moment où Soral ne pouvait pas prétendre parler au nom des musulmans et devait céder la place à des communicants issus des minorités montantes. Les deux principaux sont Albert Ali et Camel Bechickh, président de «Fils de France», proche de l’imam de Bordeaux, Tareq Oubrou, favorable à une théologie de l’acculturation. Ils se déclarent patriotes, amoureux de la France, etc. Pourquoi pas?
Mais voyons cependant cela de plus près. Certains l’ont déclaré: l’islam est une chance pour la France. Mais pour Camel Bechikh, la proposition s’inverse. Ce serait plutôt : la France a été une chance pour l’islam. Comment ça? En fait, c’est très simple: la France a été une chance pour l’islam à cause de l’immigration. Sans les vagues successives depuis trente ans, rien n’aurait été possible dans ce beau pays qu’est le nôtre. On s’en doutait. Et maintenant, ces musulmans se découvrent «patriotes» et tiennent des propos assez semblables aux juifs qui craignent d’être débordés par les foules du tiers-monde qu’ils ont tant aimé. Trop d’immigration risque de nuire au «vivre ensemble», à la «paix sociale», à la société multiculturelle et multiconfessionnelle ; il faut stopper le tsunami. Pour un peu, on croirait entendre Alain Finkielkraut. Mais Albert Ali et Camel Bechikh sont plutôt des Zemmour musulmans. Il ne peut pas, disent-ils, y avoir une civilisation musulmane si l’islam n’est pas enraciné dans un territoire homogène culturellement. Puisque la préservation des cultures diverses (liées aux pays d’origine) n’est plus possible ni souhaitable, il faut adopter la sédentarisation, la francisation de l’intégralité des cultures maghrébines pour adopter une nouvelle culture qui sera la culture majoritaire. Mais qu’est-ce donc que la culture majoritaire. A cette question, les musulmans «patriotes» ont une réponse très intéressante. La culture majoritaire, ce n’est pas le mondialisme ni le quick halal, c’est une identité française un peu floue mais qui est (encore) majoritairement blanche et chrétienne. Comment alors est-il possible, pour un musulman, d’adopter une nouvelle culture qui est chrétienne? En embrassant l’identité chrétienne comme un simple marqueur culturel et en restant de confession musulmane. Des marranes new look en quelque sorte. Ils sont prêts, disent-ils, à se déclarer Chrétiens musulmans (1) Chrétiens avec un grand «C» voulant dire Français (identité majoritaire) et musulmans avec un petit «m», c’est-à-dire de confession musulmane (noyau de la foi). Seulement, on voit bien que c’est parce que cette identité majoritaire est en crise qu’ils peuvent maintenant prétendre l’adopter pour la faire muter. Autrement dit, ils ont bien, eux aussi, un projet pour la France (dont ils se disent les Fils) qui est d’en faire une terre d’islam… en douceur, sans tapage, ni pleurs ni grincements de dents, avec mission pour leurs enfants de devenir les ambassadeurs de cette religion. Pour cela, la laïcité doit être renforcée car elle protège la société multiconfessionnelle qu’ils souhaitent voir s’établir dans un premier temps. Le vivre ensemble, la laïcité, la tolérance, l’amour citoyen, les mosquées dans les campagnes et aussi – pochette surprise ! – le rappel nécessaire que quand même «les juifs ont souffert avant nous» (Albert Ali fait même allusion aux chambres à gaz). Mais la victimisation et la repentance doivent être dépassées. Et, puisque les Français de vieille souche ont démissionné, ce sont les Français des nouvelles branches qui prennent le relais. Et hop! Voilà le type de projet que soutiennent Alain Soral, mais aussi Marc George, son bras droit exclu d’E&R. Malgré leur rivalité toute personnelle, nous aimerions connaître les divergences entre les deux hommes, si elles existent, sur cette importante question de la place de l’islam en France et quelles sont les personnes hautes placées – crypto-musulmanes – qui sponsorisent ces associations en leur offrant le sénat pour un colloque.
La «culture majoritaire» à laquelle ces musulmans veulent se rattacher est en fait un multiculturalisme niveleur, voire éradicateur. Car si cette culture dont ils se réclament était encore française, elle ne pourrait évidemment pas supporter la greffe. Reste que désormais toutes les défenses immunitaires sociétales ethnoculturelles semblent mortes. Albert Ali veut préserver et même ressusciter le patrimoine français en péril. Par exemple un clocher d’église peut devenir un minaret. Qui verra la différence ? Au-delà de la France, il prédit à ses coreligionnaires un rôle déterminant à l’échelle continentale: «Régénérer et réenchanter l’Europe à travers l’éthique universelle que porte notre foi». Rien que ça. Il faut «insérer définitivement l’islam dans les terres d’Europe et de France» en substituant les terreaux sur lesquels pourront croître l’Homme nouveau. Albert est le gars sympa, populaire, sincère, qui va sur le terrain. Son pote Camel, familier des «environnements exigeants» et internationaux est beaucoup plus select malgré sa tête de dromadaire. Quand on le voit avec son CV plus long que le bras jouer au musulman grand style, genre ambassadeur, plus français que les Français, expliquer doctement devant les caméras que les Français de souche se désintéressent de leurs pays (ce qui est apparemment «vrai»), qu’ils ont été éduqués pour ça (vrai), et que c’est la raison pour laquelle les musulmans maghrébins vont sauver la France en s’enracinant dans le pays pour pouvoir produire dans deux ou trois générations une civilisation musulmane syncrétique (vrai ou faux ?) … on comprend, oui on comprend là que le tapis rouge leur soit déroulé dans les ors du sénat. Ils sont très utiles ces gens-là pour finir le boulot. Mais on ne comprend pas (ou on préférerait ne pas comprendre) que des Soral et des George veuillent persuader les catholiques, les maurassiens (Bechikh leur fait un clin d’œil), les Français européens de se « réconcilier » avec ces étrangers à la langue alerte qui n’ont droit à la parole qu’avec la permission des maîtres, visibles et invisibles. Et Bechikh a le culot de prétendre qu’il a «de l’audace». Au premier rappel à l’ordre, à la première menace, ils feront profil bas, ils courberont la tête (car nous ne sommes pas antisémites puisque nous sommes sémites, ce sont les souchiens qui haïssent, qui doutent, qui sont racistes, nous n’avons rien à voir avec eux), ils trahiront. Marc George qui prépare un livre aura du mal à nous convaincre du contraire. Et pourtant, un catholique n’est pas nécessairement anti-islam: répondant à une question lors d’un débat sur teamspeak, Vincent Reynouard expliquait que l’histoire est le théâtre de l’imprévu et que nous ignorons l’avenir religieux de l’Europe. Avoir des nations européennes blanches, sans immigration musulmane, mais des autochtones qui se convertiraient à une doctrine comme l’islam chiite ne lui semblait pas impossible (2). Mais tant qu’il reste encore des lambeaux de France dans un paysage dévasté, les chameliers peuvent garder leur «islam franchouille» pour le bled. Qu’ils aillent importer ce merveilleux modèle de civilisation dans leurs pays d’origine. L’islam français en Algérie…voilà l’avenir. A la différence d’un Kémi Seba lui aussi musulman mais qui, voulant vivre séparé des leucodermes, a rejoint l’Afrique sa patrie ancestrale et incite chaque semaine, dans une émission de radio, les Noirs francophones à le rejoindre, ces musulmans du Maghreb, chouchous du Front national et des héros de la « dissidence », n’envisagent pas – faute de cohérence – de repartir de l’autre côté de la Méditerranée. Ils reconnaissent implicitement l’immigration de masse comme vecteur de l’islamisation (la France a été une chance pour l’islam) mais refusent de considérer la substitution de population comme la conséquence du mondialisme qu’ils prétendent combattre. Face aux excités de la guerre civile, largement fantasmée (3), ils sont les partisans de l’égalité et de la réconciliation (mais quelle «égalité» et pour quelle «réconciliation» ?), des mots vides de sens pour prétendument introduire la modernité post-sioniste (4) où il sera autorisé de critiquer Israël à condition d’adopter la «nouvelle culture».
1. comme certains bosniaques se disaient « Musulmans chrétiens ».
2. difficile quand même d’imaginer les conditions historiques à la fois d’une reconquête ethnique et d’une conversion des Européens à l’islam chiite. Quel serait le rapport entre les deux évènements?
3. Cf article «Guerre civile en France… sur internet».
4. le post-sionisme n’est pas à proprement parler l’antisionisme mais il en prend les apparences pour mieux inciter les peuples à se mélanger, à renoncer à leurs traditions. L’antiracisme est un moteur puissant de cette tendance qui cherche à percer dans les élites. La suite à lire sur propagandes.info: (http://www.propagandes.info/blog/vers-un-islam-franchouille)
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